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VLADIMIR PUTIN

Media Review

22 june, 2011 13:01

Le Figaro: “Poutine fait entendre sa différence sur la Syrie”

Le premier ministre russe s'est entretenu mardi avec Nicolas Sarkozy et François Fillon.

Le premier ministre russe s'est entretenu mardi avec Nicolas Sarkozy et François Fillon. 

Après un dîner, lundi soir, et un entretien, mardi, avec son homologue Vladimir Poutine à Matignon, François Fillon a indiqué n'avoir eu «aucun contentieux» avec son partenaire russe. Il a tout de même concédé une différence de taille, à propos de la Syrie. Lors d'une conférence de presse, Vladimir Poutine a jugé «sans perspectives» toute «intervention dans les affaires d'un État souverain». Un parfait chorus avec Dmitri Medvedev, qui a déjà déclaré dimanche que Moscou userait de son droit de veto à l'ONU contre toute résolution du Conseil de sécurité condamnant la répression en Syrie.

François Fillon est alors intervenu à son tour pour souligner que «le Conseil de sécurité de l'ONU ne peut rester muet plus longtemps» et que «le moment approche où chacun va devoir prendre ses responsabilités», allusion à une possible mise aux voix d'un projet de résolution auquel la France a activement participé. Les «approches différentes» entre la France et la Russie peuvent néanmoins «se rejoindre», a espéré François Fillon.

Cette petite joute aura permis à Vladimir Poutine d'expliquer la position russe. Le 17 mars dernier, à la surprise générale, Moscou s'était abstenu à New York lors du vote de la résolution 1973 donnant le feu vert à l'intervention en Libye. Une neutralité à laquelle la Russie entend ne plus se prêter. Mardi, à Damas, une nouvelle amnistie, après une offre de dialogue et de réformes formulée la veille par Bachar el-Assad, a été jugée insuffisante par l'opposition qui est redescendue en masse dans les rues.

Bon climat franco-russe 

«Nous ne comprenons pas tout ce qui se passe, les rapports de forces et qui sont les gens qui manifestent», a invoqué le premier ministre russe. En outre, a-t-il argué, «le développement de la situation dans certains pays de cette région nous montre que la situation ne devient pas meilleure lorsque nous essayons de diriger le processus». «Regardez l'Irak, est-ce que la situation est pacifiée?», s'est interrogé le dirigeant russe, qui n'a pas cité la Libye tout en y pensant manifestement très fort.

En revanche, il a vanté des solutions politiques et insisté sur l'emploi, par les gouvernements, «de moyens qui ne mettent pas en péril la vie humaine». La discussion devait se poursuivre avec Nicolas Sarkozy à l'Élysée en fin d'après-midi. Profonde, la «différence» russe sur la Syrie n'est toutefois pas de nature à remettre en cause le bon climat franco-russe, illustré il y a quelques jours par la signature du contrat Mistral.

Alain Barluet